Barcelone


C’est une ville pour les étrangers. Son architecture a été une malédiction pour ses citoyens qui trouvent ces bâtiments bizarres, laids et de mauvais goût. Ses rues conduisent à un faux Moyen-Âge. Elles cachent la prostitution, la drogue et la misère. Elle est méditerranéenne comme la mer qui lèche ses plages artificielles et où la drogue arrive pour être distribuée en Europe.  Être une ville côtière est une simple anecdote, car les plages sont pour les visiteurs. Quand personne ne visitait la ville, les misérables habitaient sur le sable et ils avaient pour baignoire, la mer et pour maison, une hutte d’ordures. Les riches et les bourgeois habitent des grandes maisons dans la zone haute de la ville où l'air est plus propre, les odeurs sont plus fraîches et les vues sont magnifiques. Depuis là-bas, on peut voir toute la ville comme une maquette. Elle est la capitale d’un pays sans état qui interprète une œuvre grotesque, un esperpento triste et pâle. Dans ce pays égocentrique, elle est répudiée par les prophètes nationalistes qui voient la ville trop métisse, trop étrangère, sans la pureté nécessaire du peuple qu’elle représente. Chaque succès a été possible grâce aux étrangers. Elle est comme une pièce erronée d’un casse-tête. Quand les étrangers sont partis, elle a révélé son squelette sans chair. Je te parle de Barcelone.